dimanche 16 décembre 2012

Cadeau




Ésaïe 12 ; Sophonie 3, 14-20 ; Philippiens 4, 4-7 ; Luc 3, 10-18

Sophonie 3.14-20
14 Crie de joie, fille de Sion,
pousse des acclamations, Israël,
réjouis-toi, ris de tout ton cœur,
fille de Jérusalem.
15 Le SEIGNEUR a levé les sentences qui pesaient sur toi,
il a détourné ton ennemi.
Le roi d'Israël, le SEIGNEUR lui-même, est au milieu de toi,
tu n'auras plus à craindre le mal.
16 En ce jour-là, on dira à Jérusalem : « N'aie pas peur, Sion,
que tes mains ne faiblissent pas ;
17 le SEIGNEUR ton Dieu est au milieu de toi
en héros, en vainqueur.
Il est tout joyeux à cause de toi,
dans son amour, il te renouvelle,
il jubile et crie de joie à cause de toi. »
18 Je rassemble ceux qui étaient privés de fêtes ;
ils étaient loin de toi
— honte qui pesait sur Jérusalem.
19 Je vais agir à l'égard de tous ceux qui te maltraitent
— en ce temps-là —,
je sauverai les brebis boiteuses,
je rassemblerai les égarées.
Je vous mettrai à l'honneur et votre renom s'étendra
dans tous les pays ou vous avez connu la honte.
20 En ce temps-là, je vous ramènerai,
ce sera au temps où je vous rassemblerai ;
votre renom s'étendra, et je vous mettrai à l'honneur
parmi tous les peuples de la terre
quand, sous vos yeux, je changerai votre destinée, dit le SEIGNEUR.

Philippiens 4.4-7
4 Réjouissez-vous dans le Seigneur en tout temps ; je le répète, réjouissez-vous.
5 Que votre bonté soit reconnue par tous les hommes. Le Seigneur est proche.
6 Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute occasion, par la prière et la supplication accompagnées d'action de grâce, faites connaître vos demandes à Dieu.
7 Et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus Christ.

Luc 3.16-18
16 Jean répondit à tous : « Moi, c'est d'eau que je vous baptise ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales […] »
18 Avec bien d'autres exhortations encore, Jean annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

*

Textes de réjouissance, promesses de réjouissance, tout cela donné, cadeau…

Dans l'Évangile selon Matthieu, les Mages, prêtres lointains, amèneront comme en signe et en écho à cela, des cadeaux aux pieds d'un enfant né comme en secret, dans les ténèbres de l'humilité — dans la nuit, donc, selon le temps angélique —, un enfant couvrant de lumière jusqu'à sa Galilée mal sortie de cette nuit, selon le prophète Ésaïe (ch. 9, v. 1-2). Et puis…

Ésaïe 12
1 Tu diras, ce jour-là : Je te rends grâce, SEIGNEUR,
car tu étais en colère contre moi,
mais ta colère s'apaise et tu me consoles.
2 Voici mon Dieu Sauveur,
j'ai confiance et je ne tremble plus, car ma force et mon chant,
c'est le SEIGNEUR ! Il a été pour moi le salut.
3 Vous puiserez de l'eau avec joie aux sources du salut
4 et vous direz ce jour-là :
Rendez grâce au SEIGNEUR, proclamez son nom,
publiez parmi les peuples ses œuvres, redites que son nom est sublime.
5 Chantez le SEIGNEUR, car il a agi avec magnificence :
qu'on le publie par toute la terre.
6 Pousse des cris de joie et d'allégresse, toi qui habites Sion,
car il est grand au milieu de toi, le Saint d'Israël !

Il enseignera que les plus petits que nous croisons sont lui-même, venu dans le secret : « ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25).

C'est là ce qu'a très bien compris un évêque de l'Antiquité, nommé Nicolas — devenu saint Nicolas. Il ne supportait pas, lui disciple d'un enfant pauvre, de voir la misère, plus particulièrement celle des enfants, dit-on. Alors en secret, il leur faisait des cadeaux qui allégeaient leur peine, comme les Mages avaient offert leurs dons au Christ.

Derrière saint Nicolas, un simple homme, derrière l’humilité de celui qui fait des cadeaux en secret, s'ouvre le monde angélique, dévoilant à son tour la réalité de Dieu.

Chacune de nos actions dévoile quelque chose de Dieu ; chacun, chacune de celui ou de celle qui accomplit une chose significative, même si elle peut sembler insignifiante, est comme un messager de la part de Dieu. Messager, le mot en français pour ange…

C’est dans l’Europe du Nord — où fructifiera la réforme luthérienne — que l’on donnerait, plus tard, la figure angélique de Noël derrière saint Nicolas.

Car on l’a compris, derrière son humilité, saint Nicolas laisse transparaître un ange ; comme derrière les Mages, étrangers en visite, rappelant les étrangers visitant Abraham, et dans lesquels s’ouvre pour le patriarche la présence du monde angélique.

Des anges, des messagers de la présence de Dieu même, comme ceux qui annonceront sa venue dans la naissance de son enfant.

Un ange est aussi derrière saint Nicolas, ange qui sera figuré sous les traits des anges de l’Europe du nord, elfes et lutins, et qui emprunte au passage la pourpre épiscopale du saint qu'il représente à une célèbre boisson gazeuse l'embauchant pour une publicité ! Ce sera pourtant là la figure du père Noël, que dévoile saint Nicolas : la figure angélique du don gratuit. Qui a perçu cela comprend que le père Noël existe, secret, rare — mais peut-être pas tant que ça : c'est le don gratuit qui est là représenté sous sa forme d'ange rouge... et qui se cachait une fois sous les traits de saint Nicolas.

Nicolas avait entendu le Baptiste — texte de l’Évangile de ce jour :

Luc 3.10-18
10 Les foules demandaient à Jean : « Que nous faut-il donc faire ? »
11 Il leur répondait : « Si quelqu'un a deux tuniques, qu'il partage avec celui qui n'en a pas ; si quelqu'un a de quoi manger, qu'il fasse de même. » […]
15 Le peuple était dans l'attente et tous se posaient en eux-mêmes des questions au sujet de Jean : ne serait-il pas le Messie ?
16 Jean répondit à tous : « Moi, c'est d'eau que je vous baptise ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales […] »
18 Ainsi, avec bien d'autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

La vraie Bonne Nouvelle : le vrai cadeau. Voilà que Jean est le messager de ce vrai cadeau, dont tous les messagers, les anges, présents avec les Mages, ou les saint Nicolas représentés dans leur signification angélique du don gratuit comme Père Noël, ont finalement donné le signe : celui dont Jean annonce que lui-même, immense prophète, n’est pas digne d’en délier la sandale.

« Ainsi, avec bien d'autres exhortations encore, — comme celles qu’a entendue saint Nicolas offrant ses cadeaux en secret —, Jean annonçait au peuple la Bonne Nouvelle », le cadeau caché derrière les cadeaux, le cadeau de Noël : « Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle. »


RP
Poitiers – 3e dimanche de l’Avent / fête de Noël,
16.12.12


1 commentaire :

  1. merci Roland ; je demande au Père Noël la Joie de pouvoir te revoir avec ta famille !
    Je vs embrasse tous bien fort .
    Gloire à Dieu ....

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